Précautions pour apprendre à écrire à un gaucher - Inspection Éducation Nationale Le Grand-Quevilly

Précautions pour apprendre à écrire à un gaucher

, par IEN

L’enfant droitier et l’enfant gaucher ne font pas les mêmes mouvements : le premier tire l’outil scripteur dans le sens de l’écriture, le second le pousse.

Les gestes et les appuis de l’enfant gaucher sont différents ; son bras est moins libre dans ses déplacements vers la droite que celui du droitier, la main a tendance à prendre en charge à la fois l’aspect cursif et l’aspect calligraphique de l’écriture. Il doit être assis de préférence à gauche d’un droitier. Afin d’éviter le balayage et le masquage par la main de ce qui vient d’être écrit, on peut lui proposer d’incliner la feuille vers la droite ; le bras légèrement en avant du corps peut entraîner alors la main. Il faut éviter une position de la main qui écrit au-dessus du mot, le poignet en pronation, ce qui entraîne fatigue et une mauvaise position dorsale.

L’enseignant encourage l’élève gaucher à rechercher la position la plus favorable pour concilier confort et lisibilité, à adapter la tenue de l’instrument scripteur et à utiliser pour commencer l’apprentissage, l’outil avec lequel il est le plus à l’aise. L’important est d’aider l’enfant gaucher à trouver le meilleur système de compensation.

La prédominance d’un côté sur l’autre commence à apparaître à partir de 3-4 ans. À 4-5 ans, 40 % des élèves hésitent, à 5-6 ans, cela diminue. À partir de 6 ans, la plupart des élèves ont stabilisé leurs préférences motrices. La préférence manuelle pour écrire peut être différente de la préférence manuelle pour d’autres activités (pour jouer, manger, boire). Une latéralité croisée (préférence droite ou gauche différente pour l’oeil, la main ou la jambe) n’est pas un facteur de troubles.

Le nombre de gauchers est relativement peu important : on comptabilise environ 10 % de gauchers, 73 % de droitiers, 8 % d’ambidextres, le reste étant mal affirmé. Il y a plus de garçons gauchers que de filles gauchères et la latéralisation des garçons est plus lente que celle des filles.

La crispation au cours de l’apprentissage de l’écriture n’est pas nécessairement un signe de mauvaise latéralisation.

Pour vous assurer qu’un élève est bien gaucher, vérifiez en premier lieu s’il y a des gauchers dans sa famille ainsi que l’acquisition du schéma corporel.
Ensuite, quelques petits tests peuvent aider :

– le mouvement des marionnettes : faites faire les marionnettes avec une main (au choix de l’élève), puis avec l’autre, notez le premier choix, la souplesse et la rapidité pour chacune des mains. Souvent, quand la main non dominante fait les marionnettes elle entraîne celle qui est au repos ;

– poser les outils scripteurs face à lui ou au milieu de la feuille et observer la prise et l’usage (parfois la prise est faite par la main droite qui transfère l’outil à la main gauche) ;

– donnez un paquet de cartes à jouer, et demandez à l’élève de distribuer les cartes. Notez la main active, la plus habile pour tenir la carte entre le pouce et l’index lors de la distribution ;

– tracez deux cercles (environ 4 cm) l’un au bord droit et l’autre au bord gauche d’une feuille et faites taper rapidement des points avec un crayon dans le cercle de droite avec la main droite, dans le cercle de gauche, avec la main gauche. La forme des impacts et leur centration dans le cercle donnent des informations.

Ces tests complètent les observations, ils ne sont pas des indicateurs absolus pour décider de la dominance manuelle.

Voir en ligne : Extrait du "langage à l’école maternelle"

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